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Devant la cour criminelle de l’Hérault, un faux play-boy, des femmes « dupées » et des questions sur l’extension du doma

Roter.Teufel

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Devant la cour criminelle de l’Hérault, un faux play-boy, des femmes « dupées » et des questions sur l’extension du domaine du viol

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Jack S., sexagénaire, séduisait des femmes via le faux profil en ligne d’un homme de 37 ou 38 ans, décorateur à Monaco, pour obtenir d’elles des relations sexuelles les yeux bandés. Après plusieurs volte-face judiciaires, il comparaît pour viols depuis lundi

Il arrive que sous l’apparence la plus médiocre, une affaire judiciaire offre le concentré chimiquement pur des questionnements d’une époque. Cette affaire est hélas jugée depuis lundi 25 octobre par la cour criminelle de l’Hérault, à Montpellier. Hélas, parce que s’il est un dossier qui aurait mérité d’être débattu et porté devant une vraie cour d’assises avec des jurés citoyens, et non pas devant cette juridiction composée uniquement de magistrats professionnels, c’est bien celui-là.

Les faits : d’un côté, Jack S., la soixantaine avancée et les cheveux teints, ancien diplômé des Beaux-Arts, trois fois marié, trois fois divorcé, vivotant comme artisan décorateur semi-failli à Nice et à Monaco, qui écume frénétiquement les sites de rencontres à la recherche de partenaires sexuelles. Il se crée un avatar, Anthony Laroche, pioche les photos de son profil dans un catalogue de mannequins pour vêtements Marlboro, lui donne un âge – 37 ou 38 ans – le dote d’une profession attirante – « décorateur à Monaco », « galeriste d’art », « photographe », « architecte d’intérieur » – et d’une pratique sportive assidue.

De l’autre, des centaines de femmes – 342, selon l’enquête – elles aussi inscrites sur des sites de rencontres, âgées de 19 à 50 ans. Elles sont célibataires, divorcées ou tout juste séparées, avec ou sans enfants. Le bel Anthony Laroche les contacte, elles répondent, la conversation s’engage. Pour plus d’intimité, les échanges se poursuivent sur les réseaux sociaux, puis au téléphone. On discute pendant plusieurs jours, souvent plusieurs semaines, on se confie sur sa vie et sur ses désirs, on s’envoie mutuellement par SMS ou WhatsApp des (vraies) photos de parties intimes et des vidéos de masturbation. La plupart des femmes sollicitent un rendez-vous dans un bar ou un restaurant. Leur interlocuteur décline, invente des prétextes pour repousser toujours plus tard l’échéance. D’autres, précautionneuses, souhaitent qu’il allume sa webcam pour continuer à leur parler. Il refuse.
« Rencontre magique »

A toutes, Jack S. alias Anthony Laroche propose en revanche de concrétiser la rencontre chez lui, dans son appartement de la promenade des Anglais, à Nice. « Le restaurant, c’est trop papa-maman », dit-il. Lui a du rêve à revendre. Ce sera Cinquante nuances de Grey – le best-seller érotique publié en 2012 – pour de vrai, leur fait-il miroiter. Trois cent dix-huit femmes contactées ne donnent pas suite. Vingt-quatre d’entre elles se laissent prendre au jeu de la « rencontre magique » que promettent autant la (vraie) voix veloutée de Jack S. que la (fausse) image du sublime décorateur à Monaco.


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