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Le judo veut casser le mythe de l’entraînement « à la dure » pour être performant et tourner le dos aux brutalités

Roter.Teufel

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Le judo veut casser le mythe de l’entraînement « à la dure » pour être performant et tourner le dos aux brutalités

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Les méthodes de travail, parfois violentes, de certains entraîneurs ont récemment été dénoncées. Mais dans les structures de haut niveau comme de plus petits clubs, nombre de coachs misent sur des techniques alliant respect des judokas et exigence.

Faut-il nécessairement s’entraîner « à la dure » pour être performant dans un sport de combat ? La question agite le milieu du judo depuis la mise en cause de trois entraîneurs nationaux ayant officié dans plusieurs pôles espoirs. « Leurs méthodes, hier admirées, sont aujourd’hui pointées du doigt », résumait L’Equipe dans une enquête publiée le 14 juin. Les trois hommes se voient reprocher des violences physiques et psychologiques, ainsi que des comportements pouvant être considérés comme du harcèlement moral. Des pratiques pénalement répréhensibles. Le premier est visé par un arrêté préfectoral d’interdiction temporaire d’enseigner la pratique sportive auprès d’un public mineur, pour une durée de deux ans ; le second a perdu, en début d’année, la responsabilité de l’équipe de France cadets ; quant au dernier, il fait l’objet d’une enquête préliminaire du parquet de Marseille.

Le judo est un sport de combat qui puise énormément dans les ressources physiques, mais aussi psychologiques : l’athlète doit être capable de garder sa lucidité lors d’un effort intense, rester agressif mais aussi réfléchi pour continuer à être tactique, être capable de tomber, se relever… Et, pour certains entraîneurs, la frontière entre exigence et dureté excessive est parfois ténue. Au point que les judokas peuvent se retrouver, dès leur plus jeune âge, « épuisés mentalement et physiquement, avant même que les choses sérieuses de leur carrière aient commencé », explique au Monde Patrick Roux, ancien international et auteur du livre Le Revers de nos médailles (Dunod, 208 pages, 18,90 euros).

« Apporter une dimension psychopédagogique »

Convaincus que le haut niveau peut être atteint sans passer par du sang et des larmes, de nombreux techniciens ont toutefois développé des méthodes d’entraînement alliant un respect total des athlètes et l’apprentissage des exigences de l’excellence. Une manière d’éviter cette usure précoce évoquée par Patrick Roux.

« Le rôle d’un entraîneur est d’apporter une dimension psychopédagogique lors de l’entraînement », fait valoir Pierre Carry, professeur de psychologie du sport à Lyon. L’entraîneur doit « connaître son athlète, ses préférences en termes de communication, proposer des exercices de respiration, de relaxation, être attentif à la gestion des émotions, toujours chercher ses leviers motivationnels », développe-t-il.

Des préconisations que suit Clémence Eme, 26 ans, professeure de judo à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). « Je suis à l’écoute de mes élèves, je les encourage à me dire lorsqu’ils sont fatigués ou lorsqu’ils ont mal quelque part. Cela me permet d’adapter l’entraînement et d’éviter le risque de blessure ou de surentraînement », explique l’actuelle numéro 4 française dans la catégorie des − 70 kg.

Le Monde
 
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