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FFF : « La place réservée au football amateur dans la gouvernance fédérale est préoccupante »

Roter.Teufel

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FFF : « La place réservée au football amateur dans la gouvernance fédérale est préoccupante »

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Alors qu’une réforme de la gouvernance du football français est en cours, Pierre Samsonoff, spécialiste des fédérations sportives, critique, dans une tribune au « Monde », la résistance de l’actuelle direction qui ne veut pas instaurer plus de démocratie et de transparence en interne.

Il est rare de trouver une bonne réponse à une question mal posée. Et c’est malheureusement la situation dans laquelle la Fédération française de football (FFF) s’est mise pour traiter de la réforme de sa gouvernance. Cette réforme est, certes, imposée par le législateur, puisque c’est la loi du 2 mars 2022 qui la guide. Ce texte de loi est, certes, imparfait. Mais il constitue une formidable invitation pour les fédérations à insuffler plus de démocratie et de transparence dans leur fonctionnement. Et il ouvre une véritable occasion pour le mouvement sportif de se rapprocher de sa base.

Cela est loin d’être négligeable dans un contexte de défiance, alimenté, faut-il le rappeler, par des crises institutionnelles à répétition qui donnent une bien piètre image du sport français. Une fenêtre est donc ouverte, d’autant plus salutaire dans le cas de la FFF, pointée du doigt il y a peu, dans un audit ministériel, pour le manque de pluralisme de ses instances, la concentration des pouvoirs et l’effacement de ses autorités de contrôle. Autant de sujets qui devraient être au cœur de cette réforme.

Pourtant, la FFF semble avoir fait un choix tout autre, celui d’appréhender cette réforme comme un sujet de « mise en conformité » avec la loi. Autrement dit, l’objectif serait de traduire celle-ci de la manière la plus restrictive possible, tout en préservant tout ce qui peut l’être du modèle actuel.

Puisqu’on lui impose l’entrée des clubs au sein de l’assemblée fédérale, la FFF choisit de le faire en limitant au maximum leur influence. Les clubs doivent voter pour l’élection du président parce que la loi l’oblige ? Ils voteront donc à cette seule occasion, puisque la loi le permet. Même si cela n’a aucun sens, les clubs seront donc, dans ce nouveau système, exclus de l’assemblée dès lors qu’il s’agira de voter les budgets, les règlements, les politiques fédérales, autant de sujets qui les concernent pourtant au premier chef. En bref : « Votez pour moi, puis taisez-vous. »

Sauvetage d’un modèle en crise

L’impression dérangeante qui se dégage de la réforme proposée est qu’elle ne procède d’aucune réflexion sur ce que doit être une gouvernance fédérale démocratique et transparente, mais uniquement d’une tentative de sauvetage d’un modèle en crise. L’ouverture du comité exécutif aux oppositions pour renforcer le pluralisme ? Le sujet n’a même pas été débattu.
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Les dispositifs de contrôle de l’action fédérale pour renforcer la transparence ? Supprimons la Haute Autorité, nous vous dirons plus tard par quoi elle sera remplacée… ou pas. Tous les sujets-clés pour le fonctionnement démocratique et la transparence de l’action fédérale ont été savamment mis de côté, ou renvoyés à plus tard.


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